L’Ultimate Fighting Championship, ou communément l’UFC, est souvent considéré comme un sport à part entière alors qu’il ne s’agit que d’une division de MMA parmi d’autres. Bien qu’il s’agisse de la plus importante et de la plus connue de toutes. C’est notamment grâce à elle que ce sport est devenu aussi populaire et que le business qui gravite autour vaut plusieurs milliards de dollars. Pourtant, il n’en a pas toujours été ainsi. L’UFC a même failli disparaître, s’il n’y avait eu l’arrivée providentielle de l’homme qui est toujours aux commandes : Dana White.
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La création de l’UFC
L’UFC naît d’un accord entre les tous premiers combattants et une chaîne de télévision. Venus d’Amérique du Sud, les combattants avaient voulu faire connaître leur sport et avaient fini par construire leur centre d’entraînement suite à un succès plus confortable à leur arrivée. Repéré par l’homme d’affaires Art Davie, ce dernier avait fait le pont entre les sportifs et une de ses connaissances, John Milius. Ce dernier était le président d’une chaîne de télé, le Semaphore Entertainment Group et était prêt à investir de l’argent pour créer une chaîne à part entière.
Un peu par chance d’ailleurs, car de grands groupes avaient refusé les offres de partenariat. Cependant, Semaphore n’était pas à son coup d’essai et avait déjà mis en place des tournois venus de nul part, comme un match de tennis homme femme opposant Jimmy Connors à Martina Navratilova.
C’est ainsi que le premier championnat de MMA, alors nommé « War of the Worlds » vit le jour. Ce championnat devait voir 8 combattants s’affronter au cours de matchs à élimination directe. Un format court, mais qui devait permettre de jauger du potentiel de cette discipline. Le tout en empruntant l’axe du « un boxeur peut-il battre un judoka ? », etc. En effet, jusque-là , l’immense majorité des sportifs ne possédait de compétences que dans une seule discipline.
Semaphore, c’est aussi un des pionniers en matière de pay-per-view. Le principe est simple, plutôt que de payer un abonnement pour un bouquet ou un ensemble de programmes, le consommateur peut choisir de payer l’accès à un événement unique en ne payant que pour celui-ci. D’où le terme de pay-per-view, payer par vue. Le succès est au rendez-vous et pérennise le show sur la chaîne. En seulement quelques années, le nombre de spectateurs augmente exponentiellement. Et donc les recettes qui font avec. Car la tenue d’un tel événement ne coûte pas énormément et les combattants n’étaient pas défalqués comme ils le sont aujourd’hui.
Les affiches de l’époque étaient très disparates et les combats peu égaux. Certaines affiches, comme Hackney versus Yarbrough, mettaient en avant une différence de 23 cm et de 180 kilos. Si on peut décemment y voir un désavantage, on pensait à l’époque qu’un adversaire plus léger pouvait retourner cette différence contre le favori et sortir vainqueur. Plusieurs matchs de Royce Gracie en sont la preuve.
Néanmoins le déséquilibre des affiches, le manque de règles et la violence des rencontres ont coupé court au succès.
La dégringolade de l’UFC
Dès le départ, les organisateurs ont mis en avant la brutalité et la violence des rencontres. C’était un argument marketing comme un autre. Et cela fonctionna d’ailleurs très bien au début puisqu’il y eut une réelle affluence de téléspectateurs.
Mais très vite, l’organisation a dû faire face à des critiques concernant justement ces points. Et pas seulement de la part de la population, mais aussi de certains élus. En tête de liste, on retrouve le sénateur McCain qui s’est présenté à la présidence des Etats-Unis contre Obama en 2008. La controverse apparaît dès 1996 et ne laisse donc pas beaucoup de temps à l’UFC pour stabiliser sa fanbase.
Plusieurs Etats américains interdisent et bannissent ce sport. Dans la foulée, les grandes chaînes de pay-per-view lâchent l’UFC et choisissent de supprimer l’événement de leur catalogue. Sans les rentrées financières qu’apportait cette audience, l’UFC se voit amputer d’une bonne part de sa manne financière. En outre, la seule audience qui lui reste est minuscule comparée à ce qu’elle avait avant.
Pour essayer de revenir dans le droit chemin, l’UFC augmente sa coopération avec les commissions sportives, essaie de créer de nouvelles règles, mais ne parvient pas à retrouver le chemin des grandes scènes. Au contraire, elle est presque forcée à rester dans des zones rurales des Etats-Unis, où l’audimat est moindre, mais aussi où il n’y a pas réellement de culture sportive à proprement parler.
Au fil des ans, le déficit se creuse. Ainsi, début des années 2000, le Semaphore Entertainment Group est au bord de la faillite et doit se libérer de ce poids mort.
La renaissance avec Zuffa LLC
C’est alors que trois associés se présentent et sont prêt à mettre deux millions de dollars sur la table pour récupérer la franchise. Il s’agit de Dana White accompagné des deux frères Fertitta qui gèrent alors les Station Casinos.
A l’époque, il n’achète pas grand chose si ce n’est un nom. D’aucuns diront d’ailleurs qu’ils jettent leur argent par les fenêtres. Mais en réalité, ils acquièrent un nom que tout le monde connaît. L’UFC est autant aimée que détestée, mais au moins tout le monde a déjà entendu ces trois lettres…
Les débuts sont difficiles, car il faut tout remettre en place et le succès est loin d’être immédiat. C’est d’ailleurs le grand ménage avec la création de nouvelles règles strictes pour encadrer les combats. Cela permet d’effacer le côté brutal du sport afin de choquer moins de personne. Ou à tout le moins de le rendre plus acceptable.
En outre, le format des combats est revu. Auparavant, il n’y avait pas de limite de temps. Cela pouvait faire décrocher l’audimat. Par contre, Dana White instaure des rounds au temps limité, une limite de temps et des juges pour décider qui gagne si les deux combattants sont encore debout. Ce nouveau format permet de garder une forme de suspense tout en rendant l’effort moins éprouvant pour les combattants.
Enfin, l’aspect financier est remis sur pied grâce à des accords commerciaux, de la publicité et le retour du pay-per-view ! En effet, les Fertitta siègent à la commission des sports du Nevada et parviennent à faire autoriser les combats dans l’État. Même s’il ne se déplace plus, les événements pourront avoir lieu à Las Vegas, ville du show.
L’avènement de la marque UFC
Bien que beaucoup de choses aient été faites, l’UFC n’est toujours pas rentable. Elle perd même beaucoup d’argent. On parle de près de 34 millions de dollars en 2004.
C’est là que Dana White sort une idée de génie. Il décide de créer une émission de télé-réalité axée sur le MMA. Le but est de proposer une émission qui suive des combattants en devenir jusqu’à trouver celui qui pourra intégrer l’UFC avec un contrat juteux.
Bien sûr, cela coûte de l’argent. Mais la chaîne Spike TV est prête à débourser 10 millions de dollars pour les frais de tournage et de la passer dans le créneau télévisé juste après WWE Raw.
L’émission est un succès ! L’audience est au rendez-vous et les ventes grimpent pour l’UFC. White ira même jusqu’à dire que c’est l’émission qui a sauvé l’UFC.
Après le succès de la première saison, Spike TV renouvelle son contrat et continuera à produire la télé-réalité jusqu’en 2012. En outre, elle crée une émission d’une heure chaque semaine dédiée à des combats passés. Autant de pub fini par créer une nouvelle base de fan à l’UFC.
Le modèle actuel
Avec la notoriété, l’UFC, et donc Zuffa LLC, a vu sa manne financière croître. Suffisamment que pour racheter ses principaux concurrents comme le Pride Fighting Championship. Moins de concurrence étant synonyme de plus de visibilité…
A cela s’ajoute le fait que de plus grands groupes se sont intéressés à Zuffa. C’est ainsi qu’un groupe d’investisseur n’a pas hésité en 2016 à débourser 4 milliards de dollars pour acquérir de droits dans la société.
Outre cela, il faut compter sur des contrats juteux avec ESPN pour les droits télévisés. Ceux-ci ont été estimé à 1,25 milliards de dollars pour une période de 5 ans.
Enfin, actuellement, les combats sont le plus possible axés sur le show et les grandes affiches, quitte à faire venir des grands noms d’autres sports, comme Floyd Mayweather Jr par exemple. Ce dernier ayant participé à un combat contre Conor McGregor au terme duquel il a vaincu l’Irlandais.
Les règles de l’UFC
L’UFC a établi des règles très claires et très strictes afin de protéger les combattants, mais surtout de rendre la violence plus acceptable, puisqu’elle est encadrée. On parle d’ailleurs souvent des règles comme étant les Règles unifiées des arts martiaux mixtes quand on y fait référence.
Ainsi, chaque match est divisé en rounds. Un round ne peut dépasser 5 minutes, mais le temps peut varier en fonction du type de match (championnat, titre, etc.). Il y a un maximum de 5 rounds pour les events officiels et de 3 pour tous les autres. Chaque round est séparé par une pause d’une minute.
Le match se déroule dans la cage, ou l’octogone. L’Octogone est depuis devenu une marque à part entière de Zuffa. La cage possède des dimensions spécifiques de 30 pieds de diamètre et 6 pieds de hauteur pour le filet. Le sol est d’office siglé au nom du sponsor.
Les tenues des combattants doivent être approuvées et aucun ne peut porter de chaussures. On combat torse nu, sauf pour les femmes. La taille et le poids des gants sont aussi réglementés, tout comme le port d’un protège-dents.
Depuis le 2 décembre 2014, l’équipement fait partie d’un deal exclusif avec Reebok comme fournisseur officiel et couvre aussi bien les vêtements de combat que ceux portés juste avant le combat.
Comment se gagne un match en UFC ?
Il existe plusieurs façons de gagner un match en UFC :
- Par KO ou KO technique. Dans ce cas, l’adversaire n’est plus à même de combattre, ou l’arbitre juge dans ce sens.
- La soumission. Le combat évolue et un des adversaires applique une prise dont l’autre n’est pas capable de se défaire. Si un des adversaires n’admet pas sa soumission, l’arbitre peut en prendre la décision à sa place.
- Par décision unanime. Si les deux combattants ne sont pas départagés à la fin du timing, ce sont les juges qui prennent une décision. Un peu comme la victoire aux points en boxe anglaise. Il existe une alternative dans laquelle un round supplémentaire est organisé sous forme de « mort subite », comme pour les penalty au foot.
Un combattant peut aussi perdre un match d’office :
- sur disqualification, s’il est positif à un dépistage anti-drogue
- s’il déclare forfait ou ne se présente pas au match
- s’il y a un mouvement interdit involontaire qui met fin au combat inopinément
- etc.
Qui sont les juges ?
Lors de chaque match, un total de 3 juges sont convoqués. Il s’agit d’experts et d’anciens combattants parfois. Ils sont placés à différents endroits de l’octogone pour apprécier le combat sous différents angles.
Chacun note les points, mais aucun ne sait ce que les autres juges présents valident. A la fin de chaque round, le joueur sortant vainqueur gagne 10 points, l’autre reçoit 9 ou moins. C’est ce qui permet de départager les deux combattants.
On appelle cela le système des 10 points.
Les catégories de poids
Il existe actuellement 8 catégories de poids pour les hommes et 4 pour les femmes.
- Sous 57 kg : Poids mouches
- Jusqu’Ã 61 kg : Poids coqs
- Jusqu’Ã 66 kg : Poids plumes
- Jusqu’à 70 kg : Poids légers
- Jusqu’Ã 77 kg : Poids welters
- Jusqu’Ã 84 kg : Poids moyens
- Jusqu’Ã 93 kg : Poids mi-lourds
- Jusqu’Ã 120 kg : Poids lourds
Il a été question de créer d’autres catégories intermédiaires, mais celles-ci n’ont pas vu le jour.
La MMA pour les femmes
Il existe au sein de l’UFC une division spécialement pour les femmes. Moins étendue, elle compte tout de même 4 catégories de poids différentes et existe depuis l’UFC 154 en novembre 2012. Les combattantes ont été recrutées au championnat Invicta qui a disparu depuis.
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