Quelle est la pertinence de l’approche d’investissement 60/40 en 2024 ?

figurine de cochon rose sur surface blanche
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Le débat autour de la stratégie d’investissement 60/40 – qui consiste à investir 60 % en actions et 40 % en obligations – oscille souvent entre « c’est dépassé » et « c’est toujours d’actualité ». Mais la question est de savoir si cette stratégie s’est vraiment démodée.

Prêt à simplifier les choses ? Pensez à l’investissement comme à la plantation d’un jardin. Vous ne planteriez pas un seul type de fleur ou de légume, n’est-ce pas ? Vous mélangez les plantes pour vous assurer que si l’une d’entre elles ne prospère pas, vous en avez d’autres qui le feront. Ce mélange – cette diversification – est essentiel à la réussite d’un investissement à long terme. En répartissant vos investissements entre différents types d’actifs, d’industries et de secteurs, vous risquez moins de voir votre jardin se flétrir au cours d’une saison difficile.

Pourquoi la règle 60/40 est-elle une stratégie populaire ?

Depuis de nombreuses années, la règle des 60/40 est en quelque sorte la règle empirique du jardinage pour les investisseurs. Tout est question d’équilibre : 60 % de votre jardin (ou portefeuille) sont consacrés aux actions, ces fleurs éclatantes mais parfois volatiles qui peuvent fleurir de manière spectaculaire. Les 40 % restants sont réservés aux obligations, des produits verts stables et fiables qui ne sont peut-être pas aussi éclatants, mais qui offrent une toile de fond cohérente.

Cette idée n’est pas nouvelle ; elle a été avancée par Harry Markowitz, économiste lauréat du prix Nobel, en 1952. Et malgré les montagnes russes du monde financier, la répartition 60/40 est restée une stratégie populaire. Mais quelle est la principale raison de commencer à investir selon cette stratégie? Parce qu’elle repose sur le principe que lorsque les actions traversent une mauvaise passe, les obligations peuvent apporter de la stabilité, et vice versa. Il s’agit de trouver le juste milieu pour bénéficier du meilleur des deux mondes : le potentiel de croissance des actions et le revenu régulier des obligations.

Comment 2022 a-t-il remis en cause la stratégie d’investissement 60/40 ?

En 2022, l’année a été difficile pour les actions et les obligations, en raison d’un cocktail d’inflation élevée, de hausse des taux d’intérêt et de craintes de récession. Le S&P 500, indice de référence des actions américaines, a été touché, tout comme les obligations. Si vous suiviez la règle du 60/40, vous avez peut-être ressenti le choc. Certains investisseurs ont commencé à remettre en question la stratégie, se demandant si elle était toujours pertinente dans le climat financier actuel. Même des grands noms comme Goldman Sachs ont exprimé leurs doutes.

Qu’est-ce qui a conduit à la résurgence de la règle 60/40 en 2024 ?

Mais voici le coup de théâtre : à l’approche de 2024, la stratégie 60/40 a de nouveau semblé judicieuse. Pourquoi ? Parce que les actions et les obligations ont commencé à se redresser. Les actions ont été dopées par des nouvelles positives, notamment des baisses potentielles de taux d’intérêt, et soudain, le portefeuille 60/40 est revenu sur le devant de la scène, affichant des performances inégalées depuis des années.

Voici maintenant ce que signifie réellement la règle des 60/40. Il s’agit de créer un « portefeuille équilibré », c’est-à-dire une combinaison qui vise à trouver un équilibre entre le risque et la récompense. Historiquement, les actions offrent des rendements plus élevés, mais comportent un risque plus important. Les obligations, quant à elles, fournissent un revenu plus stable mais offrent généralement des rendements plus faibles. La beauté de la combinaison 60/40 est qu’elle est conçue pour vous offrir un peu des deux : le potentiel de croissance des actions et le filet de sécurité des obligations.

Il est toutefois important de se rappeler qu’il n’existe pas de solution unique en matière d’investissement. Si la répartition 60/40 est un excellent point de départ, elle n’est pas figée. La combinaison idéale dépend de vos propres objectifs financiers, du niveau de risque que vous êtes prêt à assumer et de la durée de votre investissement. Les jeunes investisseurs privilégieront peut-être les actions, tandis que ceux qui sont proches de la retraite préféreront peut-être une plus grande part d’obligations.

Revenons à 2022. L’année a été rude, cela ne fait aucun doute. Les actions et les obligations ont plongé et la stratégie 60/40 a semblé s’essouffler. Mais en 2023, la situation s’est inversée. Les actions se sont envolées, les obligations ont commencé à offrir des rendements plus élevés et, soudain, l’avenir du portefeuille 60/40 s’est éclairci.

Qu’est-ce qui a changé ?

Tout d’abord, les facteurs qui avaient fait chuter les prix des obligations – comme les rendements historiquement bas et les hausses de taux agressives de la Réserve fédérale – ont commencé à s’estomper. Les rendements obligataires sont désormais à leur plus haut niveau depuis la crise financière, ce qui promet davantage de revenus pour compenser les éventuelles baisses des cours des actions.

Qu’est-ce que cela signifie pour la règle des 60/40 ?

Est-elle de retour pour de bon ou s’agit-il simplement d’une résurgence temporaire ? Les perspectives sont plutôt mitigées. Les obligations sont prometteuses, mais le marché boursier, malgré un récent rebond, pourrait ne pas tenir le rythme. Certains s’interrogent donc sur la longévité de la stratégie 60/40 sur le marché actuel.

La règle des 60/40 a-t-elle vraiment fait son retour ?

Mais voici ce qu’il faut retenir : l’investissement est un jeu de longue haleine. La règle des 60/40 ne consiste pas à rechercher des gains à court terme ou à réagir à chaque baisse du marché. Il s’agit de construire un portefeuille équilibré et diversifié, capable de faire face à différentes conditions de marché au fil du temps.

Malgré les débats, la stratégie 60/40 s’est avérée être une base solide pour de nombreux investisseurs. Elle offre une approche simple et disciplinée de la construction d’un portefeuille diversifié. Et même si les hauts et les bas du marché peuvent mettre à l’épreuve notre détermination, le principe de l’équilibre reste une balise pour naviguer dans les complexités de l’investissement.

La règle des 60/40 est-elle de retour ? Il serait plus juste de dire qu’elle n’a jamais vraiment disparu. Comme tout bon principe de jardinage, il s’agit de s’adapter, de rester patient et de s’en tenir à une stratégie fondée sur l’équilibre et la diversification.


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