Le profil du commanditaire des attentats de Paris et de Bruxelles pour l’Etat islamique se précise. Comme TTU l’avait déjà révélé fin mars (voir numéro 1014), ce cadre, un Français converti, a été promu par le chef de l’EI, Abu Bakr Al-Baghdadi, à la tête du département des opérations extérieures au sein de la puissance Amniyat (services de sécurité de l’EI) à la suite du «succès» des attentats de Paris.
Selon des sources en Syrie interrogées par TTU, ce trentenaire porte le nom de guerre d’Abou Souleiman Al-Firansi (le même qu’un autre djihadiste français, Charaf Al-Mouadan, mais qui a été tué en décembre dernier) et bénéficie du titre d’émir.
L’exploitation par les enquêteurs belges de l’ordinateur abandonné par Ibrahim Al-Barkaoui, un des kamikazes de l’aéroport de Zaventen, dans son appartement de Schaerbeek, vient de mettre à jour des fichiers audios qui confirment le rôle de donneur d’ordre d’Abou Souleiman. Dans les communications enregistrées, les membres du commando s’adressent à lui nommément, et lui soumettent des projets d’attaques, notamment contre la France. C’est le même Abou Souleiman qui est mentionné par deux des kamikazes du Bataclan, pendant l’attaque, au cours d’une conversation entendue par leurs otages, lorsqu’ils se demandaient quoi faire et s’il fallait «appeler Abou Souleiman».
Selon ces sources syriennes, ce combattant aguerri, marié à une Française, est père de deux enfants, avec lesquels il vit dans le nord de la Syrie. Les services de renseignement français, soutenus par des moyens d’interception américains, tentent actuellement d’établir son identité et son parcours. Un projet visant un autre pays européen, toujours selon ces sources, aurait été récemment validé par Abou Souleiman et serait en préparation.